Nationale – "Je ne crois pas qu’il y ait eu de derby avec autant d’engouement" : Julien Seron et Jean-Marc Aué lancent le Classic’Aude entre Narbonne et Carcassonne

  • Julien Seron et Jean-Marc Aué seront face à face samedi pour la demi-finale de Nationale
    Julien Seron et Jean-Marc Aué seront face à face samedi pour la demi-finale de Nationale Stéphanie Biscaye
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À quelques jours du derby de l’Aude entre Narbonne et Carcassonne (samedi 19h), les deux managers que sont Julien Seron (RCN) et Jean-Marc Aué (USC) se sont prêtés au jeu de l’entretien croisé. La tension d’avant-match, les forces adverses et bien sûr le favori de la rencontre, les deux patrons donnent leurs avis.

Pour entrer directement dans le vif du sujet, qui est le favori de cette rencontre ?

Julien Seron : C’est une demi-finale donc je pense qu’il n’y a pas de favori. D’une, je n’ai pas la prétention de dire que Narbonne est favori et au vu des confrontations entre nous cette saison, ça m’amène à dire que c’est du 50/50. La dimension mentale est hautement plus importante que la stratégie et je ne sais pas comment les leaders vont agir et réagir. Prenez l’exemple de Suresnes, il y en a un sur mille qui les voyaient gagner à Albi. Mais mentalement, ils étaient plus câblés.

Jean-Marc Aué : Je pense que sur un match éliminatoire, tout est possible pour les deux équipes. Maintenant sur les chiffres et sur l’avantage du terrain, pour moi Narbonne est favori. Avec un gros public derrière les Narbonnais en plus et leur dernière victoire en championnat à Suresnes avec le bonus offensif, tout ça n’est pas neutre.

Sentez-vous de la tension plus d’accoutumée dans vos rangs ?

J-M.A : C’est un match éliminatoire, celui qui va perdre sera en vacances. Personnellement, j’ai un groupe mitigé entre des mecs d’expérience et des jeunes joueurs, dont certains qui n’ont pas connu ce genre de match à tension, couperet. Il y a un match de rugby samedi mais il y a une pression mentale et environnementale à appréhender avant. Le dernier match à Narbonne, j’ai souvenir qu’on a eu beaucoup de pression. Je sais que les joueurs ont hâte d’y être, la vérité c’est sur le terrain.

J.S : Je sens mes garçons impliqués. Il y a de l’excitation, il va y avoir beaucoup de monde et ceux qui auront la chance de participer à cette demie savent que ce sont des moments privilégiés. Que quelle que soit la division dans laquelle tu évolues, tu n’en vis pas une dizaine dans ta vie, à moins de jouer au Stade toulousain. Il y a de l’adrénaline mais elle ne doit pas nous crisper. On se prépare pour mais ça reste un match de rugby : quand ça siffle, tu occultes ce qu’il se passe en tribunes, la préparation, tu ne penses qu’à ton match.

Est-ce l’un des derbys les plus importants de ces dernières années ?

J.S : Je pense oui. Ça fait maintenant une dizaine d’années que les deux équipes s’affrontent quasiment tout le temps dans la même division et je ne crois pas qu’il y ait eu de derby avec autant d’engouement, d’enjeu, de ferveur. C’est chouette pour le territoire, pour le pays audois. Le contexte est hyper excitant.

J-M.A : Il y a deux villes du même département qui veulent aller voir plus haut. Il y a cette suprématie que chacun veut aller chercher, cette envie de gagner. Il n’y aura pas de deuxième chance. Aujourd’hui, c’est l’aboutissement de toute une saison. C’est beaucoup de travail, de sueur, de passion, et par tous les degrés. Quand tu gagnes, tu es le plus grand et que tu perds, on veut te couper la tête.

Est-ce que l’épisode du match à rejouer a changé quelque chose dans l’approche de ce match et dans vos relations personnelles ?

J.S : Non ça n’a pas compté. Au moment où la décision a été actée, jamais je n’ai ressassé parce que ce n’est pas dans mon caractère. Chacun s’en sert comme il veut, mais je n’ai pas cherché à remonter les mecs parce qu’il s’est passé ça. Dans nos relations avec Jean-Marc, je n’ai clairement aucun problème, même si on ne se connaît pas intimement. À chaque fois qu’on a pu se voir, se croiser, ça a été cordial, amical. Je n’ai pas le même avis avec son associé mais ça, c’est de l’ego et ce que je ressens moi. Mais je n’ai pas envie de créer de polémique. Il y a eu des faits, des décisions prises, des personnes qui ont décidé du sort de ces problèmes. On a réussi notre objectif d’être en demie tout comme Carcassonne et c’est bien cela le plus important.

J-M.A : Il y a eu cet épisode mais les deux équipes ont gagné à domicile. Au final, il n’y a pas eu d’impact sur les classements, cela a été plus impacté par le forfait de Blagnac. En tout cas, je ne me sers pas de cela pour motiver mes mecs, autrement ce serait très petit de s’arrêter à ça. La relation que nous entretenons avec Julien est classe. Il y a du respect l’un pour l’autre, de nos rôles dans nos clubs respectifs. On doit prendre de la hauteur par rapport à tout ça parce que quand le match débute on est impuissant. On a tous envie de gagner, on est derrière nos couleurs et nos clubs mais ça s’arrête là. Je respecte le travail de Julien et je pense qu’il respecte le mien. Je sais que lui comme moi on n’a pas envie de perdre (rires).

Qu’est-ce que vous admirez le plus dans l’équipe adverse ?

J-M.A : Les spécialistes le font souvent remarquer : Narbonne a sûrement la meilleure ligne de trois-quarts de la Nationale. Ils nous ont fait mal à chaque fois qu’on les a joués. C’est une certitude. C’est une équipe complète, régulière. C’est d’ailleurs contre eux que nous avons perdu le seul de nos 7 derniers matchs.

J.S : Là où je suis personnellement épaté, et encore plus parce que je connais le club de Carcassonne par cœur, c’est que ce n’est pas simple de travailler là-bas. Faire la saison que fait "Carca" après une année de descente en connaissant le contexte environnemental de l’USC démontre le travail réalisé par Jean-Marc. Pouvoir rester concentré sur ses objectifs avec son équipe et arriver en demie dans une saison où tu dois faire le deuil de ta descente, où tu perds des joueurs, où tu dois rebâtir dans l’urgence avec des moyens financiers impactés. C’est clairement louable. Moi le premier, je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse une saison comme celle-ci. Ça illustre les qualités qu’il a.

Quel joueur est le plus dangereux, celui dont vous vous méfiez le plus dans l'équipe d'en face ?

J.S : J’en connais plusieurs en face, mais Romain Manchia, André Ursache, Raphaël Carbou. J’aime beaucoup Gaëtan Pichon aussi. Je ne dis pas que je les échangerai contre mes joueurs mais ce sont des bons joueurs.

J-M.A : Moi j’aime bien son trois-quarts centre avec un casque (rires) (Peter Betham, n.d.l.r)

Est-ce que ce genre de match, de derby est une bonne vitrine pour la Nationale ?

J-M.A : Oui c’est une superbe vitrine. Moi qui ne fais que pester qu’il n’y a pas la vidéo, qu’il y a plein de choses qui nous manquent encore. Faire une demi-finale contre Narbonne, dans un derby comme celui-là, bien sûr que ça offre une belle image pour le championnat. Tout cet engouement de proximité est génial parce que tout le monde se branche et samedi soir tout le monde fera la fête ensemble. Ça donne beaucoup d’émotions à la fin du match quand tu vois tous les gens heureux. Je ne suis pas sûr que beaucoup de gens vivent autant d’émotions que nous. J’espère que le meilleur gagnera et quoi qu’il advienne la vie ne s’arrêtera pas samedi soir.

J.S : Je rejoins Jean-Marc, ce genre de moment permet de fédérer les gens. On est privilégié parce qu’on va vivre de l’intérieur des moments avec beaucoup d’adrénaline. C’est une belle vitrine, une belle image de la Nationale. On espère tous ne plus y être l’année prochaine mais ce match va être chouette. Je suis content d’être là, content de jouer contre Carcassonne. Ça va être une belle journée avec 8 à 10 000 personnes, c’est fabuleux.

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Les commentaires (1)
jvr11000 Il y a 9 jours Le 10/05/2024 à 17:22

Allez carca ?