Champions Cup – "Marcus Smith serait encore meilleur s’il jouait à Toulouse", affirme Maks Van Dyk

  • Maks van Dyk avec Toulouse en 2020.
    Maks van Dyk avec Toulouse en 2020. Icon Sport - Baptiste Fernandez
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Ancien pilier du Stade toulousain (2016-2020) et des Harlequins (2020), Maks van Dyk reste un suiveur attentif de ses deux anciens clubs. Il s’attend à un match très ouvert ce dimanche en Champions Cup entre les deux équipes (16h). L’occasion pour le désormais joueur de Houston d’évoquer nombre de ses anciens partenaires.

Malgré le décalage horaire entre Houston et Toulouse, allez-vous regarder cette rencontre ?

Je me lèverai, je prendrai ma tablette et je me mettrai devant le match (rires). Je regarde tous les matchs du Top 14 quasiment. Mais je trouve que Toulouse monte en puissance à chaque match, c’est un truc de malade ! Contre Exeter, en première mi-temps c’était accroché puis en deuxième mi-temps ils ont ramassé les Anglais… Toulouse - Harlequins ça va être un bon match. Savez-vous pourquoi ? Parce que les Quins sont l’équipe french flair d’Angleterre. Des mecs comme Marcus Smith ou Tyrone Green ils sont hyper dangereux dans le jeu. À tout moment il peut se passer quelque chose avec eux, ils ont une palette hyper large. Cela sera presque un match entre deux sélections quand tu vois tous les internationaux qu’il y a !

Justement, ces équipes semblent avoir le même style de jeu porté sur l’offensive…

Aux Harlequins, la philosophie est à peu près la même qu’à Toulouse. Le jeu debout y est favorisé, il faut toujours garder le ballon vivant, donc cela ressemble au Stade toulousain. Ce sont deux équipes qui arrivent à toujours marquer des essais. Quand tu joues contre ces équipes, il ne faut pas regarder le score, se dire que tu mènes, être dans la gestion. Il faut marquer le plus possible car Toulouse, en cinq minutes ils peuvent planter trois essais et c’est plié ! C’est ça le truc avec Toulouse. Quand les joueurs décident de rouler sur tout le monde, ils le font ! Ugo Mola arrive très bien à motiver ses joueurs. Et je pense qu’ils ont encore la défaite au Leinster de la saison dernière en travers de la gorge. Toulouse est un club exigeant qui veut toujours aller chercher des titres, qui vit pour ça, c’est dans leur ADN. Aller en quart, demie ou je ne sais pas quoi cela ne suffit pas.

Quand vous étiez au Stade toulousain, des joueurs comme Emmanuel Meafou ou Romain Ntamack étaient encore jeunes. Êtes-vous surpris de voir qu’ils font partie des meilleurs du monde à leurs postes ?

Meafou, je suis très surpris. Mais on savait qu’il avait un potentiel de fou. Je ne pensais pas qu’il irait si haut car je peux vous dire que ce n’est pas facile de se déplacer autant dans ce jeu offensif avec son poids. Déjà qu’avec le mien… Et il fait 20, 30 kg de plus ! Son activité est impressionnante, vraiment ! Ntamack c’est différent car il est très, très carré, très professionnel…

Romain Ntamack, justement, est-il l’opposé de Marcus Smith tant dans le style de jeu que dans la vie de tous les jours ?

Ntamack, il est très safe, précis dans ce qu’il fait. Smith, il peut mettre en danger l’adversaire à tout moment. Il a une vision du jeu folle. Il trouve les failles dans l’équipe adverse, c’est son dada ça ! Hors des terrains, ils sont aussi différents. Marcus Smith, il s’exprime tout le temps ! On allait souvent manger, boire un café ensemble. Il joue beaucoup à la Playstation. C’est un jeune, il vit sa vie. Ntamack, lui, est très strict avec lui-même. Ils n’ont pas la même personnalité.

Romain Ntamack a pris le temps de revenir sur son actualité et celle de son club, à quelques jours de la demi-finale de Champions Cup face aux Harlequins.

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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) April 30, 2024

Marcus Smith pourrait-il se fondre dans l’ADN toulousain ?

Il serait encore meilleur s’il jouait à Toulouse ! Le jeu des Toulousains demande toutes les qualités qui sont les siennes. Marcus Smith, c’est un magicien ! Il est né avec ce talent. C’est incroyable ce qu’il fait sur un terrain. Il est capable de te sauver en fin de match avec un truc de fou : un essai extraordinaire, un coup de pied par-dessus, un 50-22… Par contre, il n’aime pas le bras de fer, il faut que l’environnement soit parfait autour de lui pour qu’il puisse s’exprimer !

Romain Ntamack et Marcus Smith ont aussi deux bons demis de mêlée autour d’eux. Est-ce là aussi deux profils différents qui s’affrontent ?

Exactement. Antoine Dupont ne parle pas beaucoup aux avants car tout le monde le suit, il fait son jeu, alors que Danny Care, lui, organise. Il gère très bien le tempo du match alors qu’Antoine est bon partout, c’est le facteur X. Danny Care, son rôle est de donner la balle à Marcus Smith car c’est lui qui prend les décisions.

André Esterhuizen auteur d'un essai lors d'Harlequins-Toulouse en phase de poules.
André Esterhuizen auteur d'un essai lors d'Harlequins-Toulouse en phase de poules. PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport

Pour lancer le jeu des Quins, Marcus Smith peut aussi s’appuyer sur le golgoth André Esterhuizen au centre (1m93, 113kg)...

(Il coupe) Lui, c’est un monstre ! Il a fait évoluer son jeu. Avant il était connu juste pour être frontal. Maintenant, il a évolué dans sa vision du jeu, de savoir quand faire la passe ou percuter. Il arrive à concentrer la défense et faire jouer autour de lui. C’est très compliqué à défendre car au dernier moment il fait la passe mais il y a trois joueurs sur lui, il concentre la défense.

Le duel promet donc d’être âpre avec Pita Ahki.

Ouf ! Ce sont les deux meilleurs centres avec qui j’ai joué ! Il y en a un qui fait très mal à l’impact et l’autre qui plaque très bien, qui gère la défense derrière. Ça va cogner ! Les gens ne voient pas toujours tout le travail que fait Pita Ahki. C’est un des joueurs les plus importants dans cette équipe, s’il ne joue pas ce n’est pas pareil ! Avec toutes ces stars autour de lui, il est souvent dans l’ombre. Tout le monde ne connaît pas sa vraie valeur !

Un des cadres de cette équipe, Joe Marler, sera sur le banc, est-ce une bonne nouvelle pour les Toulousains ?

Lui, c’est un monstre ! Je n’ai jamais croisé un mec aussi fort que lui. C’est un animal ! Il renvoie parfois l’image de quelqu’un de nonchalant mais si tu penses ça, je peux te dire que tu te trompes ! Il est très efficace dans tout ce qu’il fait. Il plaque hyper fort, en mêlée c’est une machine… Il a un rôle de leader dans un groupe. Mais c’est un mec réservé. Après l’entraînement, il partait du stade, dans son coin, car il habitait à 60km du stade. Mais il était toujours prêt. Je pense que naturellement c’est un phénomène. Il se fiche de son adversaire et il sera quand même dominant. Il a une force extraordinaire. Une fois, en mêlée, l’adversaire, sous la pression s’est fait arracher son tendon d’Achille. C’était affreux, mais il a tué le mec en face. Et il joue 70, 75 minutes comme ça !

Étincelant ces dernières semaines avec Toulouse, Mathis Castro-Ferreira est le dernier joueur formé au club à exploser. Le troisième ligne se livre sur sa forme actuelle et l’amour qu’il porte à son club.
L'interview complète -> https://t.co/S31H5Hzd7O pic.twitter.com/fGXhxufjqr

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 3, 2024

Quatre ans après votre départ, l’équipe actuelle du Stade toulousain semble encore meilleure que celle que vous aviez quittée. Êtes-vous surpris ?

Surpris, non, car quand tu regardes l’équipe, ce sont à 80 % les mêmes joueurs que quand j’étais déjà là ! Ils sont arrivés à être plus réguliers sur une saison, ils sont plus dominants. Quand je suis arrivé en 2016, c’était loin d’être le cas, on avait terminé douzième cette année-là… Je ne connais pas toute l’histoire de toute l’équipe de France mais c’est une des meilleures équipes de l’histoire et combien sont à Toulouse ? Cela veut tout dire !

Si l’on vous suit, le match sera ouvert et équilibré entre les deux équipes. Et en termes de qualité de vie entre Toulouse et Londres, y a-t-il match ?

Rien à voir. C’est Toulouse qui gagne, bien sûr, il n’y a pas photo ! C’est le sud de la France, la nourriture est extrêmement bonne, surtout le confit de canard, alors qu’à Londres, il fait froid, la nourriture est dégueulasse, tout coûte cher et les gens ne sont pas agréables (rires).

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Les commentaires (5)
Mojacquot6556 Il y a 13 jours Le 04/05/2024 à 16:51

L'exode anglaise pour la france serait-il la bonne bouffe et le bon vin ? Willis a tous les bienfaits à Toulouse en plus du groupe et je pense qu'il va rester chez nous

Jimmiz Il y a 14 jours Le 04/05/2024 à 05:58

Sympa cet interview

Jecours1789 Il y a 14 jours Le 03/05/2024 à 22:22

Je ne pense pas que le match sera ouvert. Les Quins vont faire illusion une mi-temps et puis le loup va les devorer.